Dernière semaine en Amérique centrale

En débarquant sur le quai de San Jorge, nous ne savons pas vraiment quelle sera notre prochaine destination.Nous négocions un peu avec les taxis qui attendent les voyageurs venant d’Ometepe et finalement, plutôt que de descendre à Rivas , nous trouvons un accord sur le prix pour San Juan del Sur. Bien sûr, c’est plus cher que le bus mais plus rapide et confortable. Peu avant d’arriver à San Juan del Sur et après de nouvelles négociations avec notre chauffeur, nous décidons de changer de direction et bifurquons vers la plage de La flor : nous approchons de la période de nidification des tortues et nous voulons tenter notre chance. De plus, autrefois paisible village de pêcheurs, notre destination initiale est devenu un peu trop prisée par les surfeurs US et l’ambiance qui y règne (trop jeune pour nous?) ne correspond pas à nos attentes.

En chemin, on se comprend mieux pourquoi notre taxi était réticent à l’idée d’accepter de nous conduire à La Flor. Sur la piste longue d’une quinzaine de kilomètres, il faut toute la concentration du chauffeur pour éviter les trous énormes qui entravent la route:à côté de cela, les nids de poule en Wallonie, c’est du billard. Heureusement qu’il n’a pas plu, sinon nous serions restés embourbés et n’aurions pu monter certaines collines! L’avantage, c’est que nous roulons doucement et que nous pouvons admirer à loisir le paysage vallonné et vert qui s’offre à nous pendant que nous nous enfonçons dans cette forêt tropicale de plus en plus dense.

Le taxi s’arrête à la plage « El Coco » et nous faisons à pied, en plein cagnard avec un soleil au zénith, les 2 kilomètres qui nous sépare de notre destination. Arrivés sur place, nous déchantons un peu : nous nous attendions à voir un camping ou un hôtel, ou à tout le moins un restaurant mais il n’y a rien, à part un camps de soldats ! Il est passé midi, nous commençons à avoir faim et soif et les militaires n’ont même pas d’eau à nous donner : je reviens donc sur mes pas, à El Coco, j’ai aperçu une petite épicerie où nous ravitailler….Après nous être sustentés, l’humeur est meilleure et nous entrons dans la réserve naturelle de la Flor où nous plantons, non sans mal (le vent souffle bien), notre tente à quelques mètres de la plage : la vue est splendide, la plage est magnifique et il n’y a personne d’autre que nous! Quel sentiment d’isolement incroyable dans ce cadre idyllique!

Nous passons l’après-midi dans les vagues du pacifique, au milieu des tortues qui attendent le coucher de soleil pour se rendre sur la plage. A la tombée du jour, notre isolement prend fin :un couple de tchèques installe sa tente à une dizaine de mètres de la nôtre, une petite équipe de télévision est arrivée pour tourner un reportage sur les tortues, les soldats commencent leur ronde pour dissuader les voleurs d’oeufs, quelques personnes viennent observer la nidification des reptiles à carapace.

Nous mangeons sur la plage et observons le soleil se cacher de l’horizon, pendant que les tortues commencent à débarquer et que 2 baleines saluent de leur nageoire caudale l’astre rougissant.

A la nuit tombée, ce sont des dizaines, puis des centaines de tortues qui remontent sur la plage pour y creuser un trou profond dans lesquels elles laissent tomber leur oeufs.

Le lendemain à l’aurore, il en reste quelques unes sur la plage qui se dépêchent de pondre et de retourner à l’océan. On attrape quelques bébés tortues, d’une précédente ponte, avant que les vautours ne s’en chargent : ils seront relâchés plus tard pour échapper aux prédateurs.

Quelle expérience magnifique et unique nous avons vécu là mais nous ne nous attarderons pas un deuxième journée à La Flor : la nuit pluvieuse sous tente en a dissuadé quelques unes de réitérer l’expérience…Nous prenons le bus pour El Ostional, dernier village avant le Costa Rica.

Là, nous trouvons une petite maison d’hôte (hospedaje Amalia) très sympa où nous restons 3 nuits: Amalia et Mario sont très accueillants et on y mange très bien (mmmh les langoustes grillées!)

Ce petit village est entouré de forêt tropicale à la faune riche et variée et la plage y est presqu’aussi belle et déserte que la Flor. La ressource principale y est la pêche. A ce propos, nous avons pu assister à une méthode particulière : dès que les pélicans ont repéré un banc de poissons, ils plongent et tous les pêcheurs qui attendaient sur la plage se ruent à leur suite avec leur bobine de fil pour pêcher les poissons que leur ont laissés les grands oiseaux gris . On n’a pas croisé beaucoup de touristes à El Ostional mais cela risque de changer: la route vers le Costa Rica est presque terminée et d’ici moins d’un an, normalement, la frontière sera ouverte. Dommage pour nous, il nous faut retourner sur Rivas et notre périple pour rejoindre Panama durera 32 heures! Nous traversons le Costa Rica en une nuit et le lendemain nous arrivons à Panama. Le voyage est agréable et le bus est super confortable (Ticabus, avec siège inclinable, wifi, écran multimedia personnel , petit déjeuner et hamburger McDo !).

Nous resterons 2 jours et 3 nuits à Panama City mais la ville (et le temps) ne nous donne pas trop envie de sortir de notre hôtel. Nous faisons tout de même un tour de cette ville verticale et bruyante, au carrefour des 3 continents (Asie, Amériques et Europe), qui respire le commerce et qui s’est doté d’un métro en 2014 mais nous n’accrochons pas…

De ce qu’on a pu en voir lors de notre trajet en bus, le pays est beau et mériterait certainement qu’on s’y attarde mais la capitale ne nous plaît pas.

Nous y sommes car c’est de Panama que part le vol le moins cher pour Cartagena en Colombie. Notre vol est prévu pour le 7 septembre et nous avons bien failli le rater !

En effet, le site où nous avons acheté nos billets ne mentionne pas de quel aéroport part notre avion et à notre arrivée à Tocumen, bien entendu, pas de trace de notre vol : et de fait, il part d’Albrook Marcos Gelabert, situé à 10 minutes de l’hôtel où nous nous trouvions. Iil nous faut donc retraverser la ville, contourner les bouchons qui se sont formés avec l’orage qui s’est abattu sur la ville et il ne nous reste pas beaucoup de temps pour y arriver…

Heureusement il s’agit d’un petit aéroport et il n’y a pas d’attente…mais l’employée d’Air Panama fait de l’excès de zèle et nous empêche d’embarquer car nous n’avons pas de preuve de sortie de Colombie! J’utilise l’ordinateur du comptoir de check-in pour trouver des billets de bus à destination de l’Equateur, j’enregistre toutes les coordonnées de nos 5 passeports, je m’apprête à payer en ligne quand l’employée reprend possession de l’ordinateur pour enregistrer d’autres passagers, je perds la page et dois recommencer. Mais l’avion part dans 5 minutes? je n’achète qu’un seul billet de bus (pas le temps de ré-encoder les données pour nous 5) et je montre à l’employée la page d’avant l’interruption (dans l’historique internet) indiquant le montant à payer et le détail des 5 billets. Ca marche, elle nous laisse embarquer….heureusement que l’orage a causé des retards, sans quoi nous restions à Panama !

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