Le second samedi à Estéli, nous nous sommes levés tôt pour arriver au terminal de bus un bon quart d’heure avant le départ, prévu à 6h. Au Nicaragua les gens ont tendance à arriver en retard, comme au Brésil, mais les bus, jamais! Il était d’autant plus important d’arriver tôt car nous voulions une place assise, non pas que les sièges soient de tout confort, il s’agit de vieux bus scolaires américains ou canadiens, mais nous voulions éviter de rester debout tout au long de ce trajet de 2 heures à destination de Miraflor. Prendre le bus local est déjà toute une aventure en soi, au Nicaragua c’est le principal moyen de locomotion pour la majorité, le moins cher aussi et on y rencontre des personnes de tout âge, du nouveau-né enveloppé dans un drap à la petite dame de 80 printemps (ou plus). Les sièges y sont étroits et peu confortables mais les gens s’y mettent parfois à 3, l’allée centrale est bondée et je me demande encore comment le contrôleur peut se faufiler pour vendre ses billets. Ces bus transportent régulièrement le double de personnes indiquées par le constructeur, le moteur est à la peine dans les montées et l’odeur des freins est forte dans les descentes. Bien entendu, l’ambiance musicale est de la partie et dépendant de l’âge du chauffeur , ce sera soit des chansons mexicaines soit du reggaeton qui couvrira le bruit du moteur. Cette fois-ci nous n’avons pas eu de poules, ces bus sont appelés « chicken bus » par les gringos, l’ambiance musicale est plutôt calme et nous sommes bercés par la voix rauque d’une chanteuse mexicaine (Ana Gabriela, je crois). Un autre avantage du voyage en bus lent, c’est que nous avons tout le loisir de profiter du paysage, et sur cette route menant à Miraflor les petites montagnes verdoyantes succèdent à des plaines semblables à la savane.
Un peu avant d’arriver à destination, tout le monde doit descendre du bus car la route est bloquée: l’électricité arrive dans le petit hameau et une grue bloque le passage pour planter un pylône électrique. Nous continuons à pied et arrivons dans une petite ferme toute simple pour y prendre notre petit-déjeuner.Très vite, nous sommes d’attaque pour une petite marche vers la cascade à 3 km de là, nous traversons ce qui reste de forêt dans cette partie de Miraflor, nous y entendons plus que nous ne voyons une dizaine d’oiseaux différents, nous admirons les différentes sortes de papillons, plantes et fleurs, heureusement qu’Alvaro est là pour nous aider à les reconnaitre, et nous atteignons, à notre aise, la petite chute d’eau. Il fait trop frais ce matin pour nous y baigner mais nous profitons de cette halte pour observer l’environnement et nous avons la chance d’apercevoir un couple de « guarda-barranco », l’oiseau symbole du Nicaragua. Mais pas de trace du quetzal, autre oiseau emblème, qui vit pourtant aussi dans cette partie du pays.
Miraflor est une zone protégée, autrefois c’était une forêt dense mais aujourd’hui ce sont les champs qui prédominent, sauf sur les hauteurs (jusqu’à 1400m). Il s’agit de petites fermes (les « fincas ») biologiques (mais je ne crois pas qu’elles soient certifiées ni contrôlées) qui font la promotion du tourisme écologique à la ferme.Il y a une trentaine d’années, pendant la contre-révolution, les habitants du coin ont aidé les sandinistes à lutter contre les contristes, venant du Honduras. En contrepartie, après la victoire les terrains ont été nationalisées et les terres partagées.
Même si nous supportons ardemment le tourisme social et équitable, nous trouvons qu’ici, il y a un peu d’abus et il n’est pas possible de traverser les terrains sans payer. Nous marchons donc sur les chemins principaux. Le temps s’est fortement réchauffé, le soleil tape dur et après 15km de marche, cela devient difficile de continuer pour Dora et Lili: on s’arrête donc pour attendre le bus du retour, le temps de filtrer notre eau (un peu lent notre système de filtration d’eau par gravité!) et de recevoir les premières gouttes d’un orage imminent.
Le 31 juillet, jour anniversaire de Nicky, une autre activité organisée par l’école nous emmène pour la journée, en visite dans la région de Matagalpa et Jinotega. Cette fois pas de bus local mais un petit combi loué avec chauffeur. C’est beaucoup plus confortable et tout aussi instructif, Ramon (et non pas jamon – difficile en espagnol de différencier j et r !), notre chauffeur pour l’occasion est très cultivé et instruit , et nous fait un résumé de l’économie du pays. Il est aussi très curieux d’apprendre comment est la vie en Belgique. Le voyage passe vite et nous voilà déjà arrivés à Matagalpa qui nous surprend par la propreté de ses rues, chose inhabituelle au Nicaragua:Alvaro qui est né dans cette ville nous explique que c’est le maire qui en a fait une priorité.
Nous y faisons une petite halte pour visiter l’église principale, faite, à l’origine, de torchis et de coquille d’oeufs (dixit Alvaro).Matagalpa est la ville d’origine d’un des grands hommes de la révolution, co-créateur du parti sandiniste (FSLN), Carlos Fonseca, dont le musée se trouve face à l’église.
Il s’agit d’une ville importante, capitale du café et du cacao, aux diverses colines et ruelles pentues, où de nombreux allemands ont immigré après 1871, emmenant avec eux des plants de café qui y ont prospéré depuis. Nous ne visitons pas de plantations de café (encore vert) mais nous nous dirigeons vers San Ramon , un petit village à flanc de colline, à quelques kilomètres de Matagalpa, pour y visiter un orchidarium, un vivarium à batraciens et une serre à papillons. Il s’agit d’un institut subsidié par la mairie, dont les animateurs, bien qu’âgés d’à peine 17 ans, sont bien formés : la visite était très instructive et même si parmi les 48 espèces d’orchidées présentes, seules 3 étaient en fleur, leur explication et leur envie de bien faire ont compensé l’absence de couleurs et de senteurs….
En dehors de l’orchidarium, la visite était plus vivante, les filles se sont amusées à chercher les grenouilles et surtout à virevolter autour des papillons. Certains cocons ressemblent à des boucles d’oreille dorées !
Pour nous rafraichir nous nous sommes baignés au pied de la cascade blanche. Quelle surprise de voir une peinture murale de Don Alberto, le sculpteur de Tisey, à cet endroit !
Pour rentrer, nous sommes passés par la « selva negra », la forêt noire (en hommage à celle d’Allemagne, dont les aïeux des propriétaires actuels sont originaires) mais à cette heure, elle était plutôt blanche car recouverte d’épais nuages et la température y était bien fraîche, presque froide.
Nous n’y sommes pas resté et après un petit arrêt pour voir un vieux tank, vestige de la guerre civile, nous avons continué notre route vers Estéli en passant par Jinotega et San Rafael del Norte.
A notre arrivée, notre famille d’accueil nous attendait avec un gâteau maison pour l’anniversaire de Nicky et une décoration faite par les enfants !
Les jours d’après nous avons continué nos cours d’espagnol.
Norma et Alvaro ont également organisé une petite fête pour Nicky, et invité les enfants du quartier pour une piñata et une danse avec la Géante…
Nos 2 semaines à Estéli ont passé très vite, nous avons beaucoup appris et pas uniquement les bases d’espagnol. La famille d’accueil, surtout les enfants Saïd et Carlos Fernando, nous manquera : pendant ces 14 jours nous avons vécu, mangé, dormi avec eux mais aussi joué et échangé.
Norma et Alvaro, qui nous ont transmis leur passion pour leur pays et leur culture, ont été un peu plus que des profs pour nous et c’est avec un sentiment de tristesse que nous les quittons.
Avant de partir, Alvaro nous a recommandé un guide pour notre visite du canyon de Somoto, le lendemain.
coucou c’est laïni je vous fait ce petit commentaire pour vous dire que votre site est super il est très passionnent on a toujours de quoi lire j’éspère que cécilia va bien elle me manque énormément !!! Et je suis vraiment désole de n’avoir pas pris de vos nouvelles plus tot . Mais bon amusez vous bien je vous embrasse !!