Viva Colombia!

Nous ne savons pas encore quel sera notre itinéraire en Amérique du Sud mais nous savons qu’il se terminera au Chili (d’où notre avion partira pour la Nouvelle-Zélande) et qu’il commence en Colombie. Ce pays n’est pas une destination privilégiée pour la plupart des gens, principalement à cause de la violence, réelle (dans certaines parties du pays) ou supposée, qui y régnerait. Paradoxalement les quelques blogs et retours d’expérience, que nous avions lus en « préparant » notre voyage, sont très positifs et incitent à la découverte de ce pays peu connu du tourisme de masse européen. De plus, depuis quelques temps, la situation avec les FARC s’améliore et se régularise, le processus de pacification est entamé et tout le monde espère que ce traité de paix mettra fin à la plus longue guerre civile (soixante ans!) du pays.

Pour s’y rendre depuis le Panama, il n’y a pas de route (la panaméricaine ne traverse pas le « bouchon » du Darién) et même s’il est possible de trouver quelques bateaux qui s’y rendent (sur la côte caribéenne ou pacifique), le plus simple et économique reste l’avion.

Nous arrivons en Colombie à peu près au même moment que le pape François ; alors que ce dernier commence sa visite par Bogota nous atterrissons à Cartagène des Indes, le 7 septembre.

Notre logement se situe à une vingtaine de minutes du centre historique, dans un quartier pauvre et vivant de la ville.

Alors que la Colombie devrait s’ouvrir prochainement au tourisme, Cartagène des Indes est déjà depuis bien longtemps une destination prisée : la ville coloniale, aux bâtisses colorées et bien préservées, attire les touristes par milliers. Nous déambulons sans but dans ses ruelles, juste pour le plaisir d’admirer les vieilles façades aux balcons fleuris, nous nous laissons guider dans un français peu compréhensible, dans son musée de l’or, nous observons la cité caribéenne du haut de ses enceintes et c’est vrai que la vieille ville est splendide :comme beaucoup, nous sommes sous le charme. Mais tout cela est presque trop beau, trop artificiel : clairement, le tourisme a contribué à préserver son architecture mais ne lui a-t-il pas faire perdre son âme ? Un peu comme une miss Colombie en quelque sorte…

Ne soyons pas trop critiques, lors de notre visite, il n’y en avait pas que pour les touristes :

La ville coloniale se faisait belle pour l’arrivée d’un invité pontifical attendu en Colombie depuis des décennies !

Voilà une occasion qui ne se représentera peut-être pas de sitôt : nous réservons illico nos billets pour la grande messe papale du dimanche.

Les visites, c’est bien beau mais il faut aussi travailler, enfin les filles surtout, car après tout, c’est la rentrée scolaire ! Nous passons la journée de samedi à enregistrer leur profil respectif sur la plate-forme d’enseignement en ligne et à découvrir comment cela fonctionne : cela ne va pas être évident de travailler sur tablette et téléphone…

Le grand jour est arrivé pour Cartagena, c’est l’effervescence, le pape atterrit ce matin du 10 septembre et son agenda est très chargé ! Nous l’apercevons une première fois sur la route alors qu’il chemine dans sa papamobile vers l’église San Pedro Claver où il donnera sa première allocution.

Quelle ferveur et quelle émotion lorsqu’il passe devant ces milliers de croyants qui se pressent le long des barrières de protection, c’est incroyable cette énergie positive et cet amour qui entoure le pape François !Même moi qui ne suis pas catholique, j’en ai eu des frissons …autour de moi, Lili, les filles, tout le monde a le cœur empli de joie, le sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux …et à la main, son smartphone pour graver à jamais cet événement dans sa mémoire numérique.

Après son passage, tout le monde se rue sur les taxis et bus pour se rendre sur les docks du port de Cartagena, à Contecar, où le pape prononcera la messe vers 16h. Nous arrivons vers 13h sur place et attendons patiemment avec plus de 285.000 personnes. Cette attente est plutôt agréable, contrairement aux jours précédents où il y avait un soleil de plomb et une chaleur caniculaire, le ciel est avec nous, il s’est couvert de nuages et nous arrose par intermittence de fines gouttes rafraîchissantes ; l’ambiance est à la fois festive, joyeuse et profondément spirituelle , les chants en l’honneur de Papa Francisco se font sur des rythmes caribéens et de cumbia.

Enfin, le pape arrive, en hélicoptère.Il a une petite mine (ainsi qu’un un œil au beurre noir…) et semble fatigué de son voyage en Colombie. Faire le premier pas est le slogan de sa visite en Colombie, et c’est sur ce thème qu’il entame son homélie, enjoignant tous les colombiens à agir en faveur de la paix naissante dans un pays meurtri par les guerres civiles depuis trop longtemps : les paroles et les discours, cela ne suffit pas , il faut des actions, il faut construire la paix. Il faut investir dans l’éducation et donner un autre choix aux jeunes que la drogue et la délinquance.

Je ne suis pas un habitué des messes mais celle-ci m’a bien plu de par son engagement, sa sincérité et l’émotion dégagée, notamment à la fin juste avant la bénédiction papale.

Notre bonne étoile continue à nous guider et maintenant notre voyage est béni !

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