En laissant de côté la partie est du Nicaragua, on s’est dit qu’on comblerait nos envies de mer turquoise et sable blanc en Colombie qui est le seul pays sud américain bordé par la mer des caraïbes et l’océan pacifique. En quittant Cartagena, nous longeons donc la côte caraïbe vers le Nord en direction de Taganga, un ancien village de pêcheurs devenu un lieu prisé des routards, notamment pour ses cours de plongée à bas prix.
Situé à quelques encablures de Santa Marta, au pied du parc Tayrona, le village n’est pas très plaisant, il a mal digéré sa notoriété et a mal grandi ;les jeunes ne veulent plus pêcher mais veulent profiter du tourisme. Depuis deux, trois ans, il y a plus de délinquance, plus de trafic de drogue et il nous a été conseillé de ne pas trop tarder dans ses rues à la nuit tombée.
Cela ne nous empêchera pas d’y rester presque 2 semaines ! D’une part, l’appartement où nous logeons se situe sur les hauteurs de Taganga, dans un environnement plus calme et nous offrant une belle vue sur la baie; d’autre part, nous avons une bonne connexion internet, ce qui permet aux filles de réellement commencer leur rentrée. Enfin, nous avons décidé de tous nous essayer à la plongée.
Il y a de nombreux centres dédié à ce sport dans le village mais, conseillés par notre hôte, nous choisissons Oceano Scuba Dive center, pas le moins cher mais un des plus anciennement établis.
Nous commençons, après quelques explications sur le matériel, par une plongée d’exploration en mer à six mètres de profondeur, dans une petite crique à quelques miles de Taganga. Une fois les problèmes de pression d’oreille réglés, toute la famille plonge avec plaisir (et parfois un peu de réticence) dans les eaux turquoises qui nous offrent des paysages, une faune et une flore inédits pour nous .Pas à pas, ou plutôt palme à palme, nous nous glissons avec plus d’assurance dans notre nouvel environnement. Nous sommes conquis et décidons de suivre, tous les cinq, les cours de plongée (Padi) de premier niveau (open water diver) qui nous permettront de descendre jusqu’à 18 mètres de profondeur. Après trois jours d’exercices pratiques et théoriques et 6 plongées, nous passons l’examen avec succès ! Ça y est, nous pourrons profiter pleinement des paysages sous-marins qui se présenteront à nous pendant notre voyage…
En cette période, la côte caraïbe est fortement perturbée par l’ouragan de classe 5, Irma, et même si cette dernière passe à mille kilomètres de Punta Gallinas,le point le plus au nord de l’Amérique du sud, il nous a été déconseillé de nous rendre dans la région de Guajira.
Nous voulions également visiter les vestiges de la cité perdue de Teyuna (Ciudad perdida), dans la Serra Nevada et marcher cinq jours dans la jungle tropicale, entre montagnes et cascades, mais là, ce n’est pas la météo mais les communautés indigènes (Kogui et Wiwa) qui en ont décidé autrement : le site attire de plus en plus de touristes qui mettent en péril cette terre sacrée et les autorités autochtones ont obtenu de fermer pour un mois l’accès au parc archéologique afin que la nature se régénère et que les rites de purification spirituelle puissent être réalisés en toute harmonie.
Nous décidons donc de nous rendre dans le parc national naturel de Tayrona, plus touristique que Punta Gallinas et moins fatiguant que le trek de la Ciudad perdida mais au moins, il est accessible. Pour rentabiliser le droit d’accès (il s’agit d’un parc national privatisé) et prendre le temps de visiter le parc sans marcher au pas militaire, il vaut mieux y rester plus d’une journée : nous décidons d’y rester 3 jours. Et nous ne le regrettons pas ! Depuis l’entrée principale à El Zaine, nous marchons une paire d’heures dans cette forêt tropicale, recouvrant la montagne qui plonge ses pieds dans l’eau transparente de la mer des caraïbes.Le chemin est bien balisé, avec des escaliers et caillebotis en bois et il en serait presque facile s’il n’y avait cette chaleur accablante: heureusement que nous n’avons pas fait Ciudad perdida….
Nous arrivons aux premières plages (Castilletes, Cañaveral et Arrecifes) , les courants y sont dangereux (baignade interdite) et décidons de rentrer un peu plus dans les terres afin d’y trouver un logement plus paisible (et moins cher). Nous choisissons de passer les deux nuits dans des hamacs (avec moustiquaire!) du camping Don Pedro, moins « trendy » que celui de Cabo San Juan et pas sur la plage mais surtout moins fréquenté et plus calme. Pour arriver à la première plage où il est possible de se baigner, il nous faut marcher une grosse vingtaine de minutes à travers la forêt sauvage (attention aux serpents, on en a croisé deux sur notre chemin, dont un qui est tombé des arbres, juste devant Nicky!) et les cocotiers.Nous continuons notre route et passons cette plage (La Aranilla) pour nous baigner dans la suivante (la Piscina) : nous avons enfin trouver notre plage paradisiaque des Caraïbes ! Même si en cet après-midi il y a un peu de monde…l’expérience sera encore bien meilleure le surlendemain, tôt au matin, quand la plage sera pour nous seuls !
Le deuxième jour, nous allons à Cabo San Juan, la plage la plus connue, avec sa cabane sur le rocher surplombant la baie. Il est vrai qu’elle est très belle cette plage mais l’affluence dominicale gâche un peu l’expérience. Rien de tel le dernier jour, nous nous levons très tôt pour être les premiers à La Piscina et profiter de la plage déserte en ce lundi matin. Les premiers touristes y arrivent vers 10h, ce qui nous laisse 2 heures pour profiter de cet eden caraïbéen, avant de reprendre la route pour Taganga.
Joyeux Noël superbes les photos
Les amis de Johan, la Minerie